Comment fonctionne le réseau d’électricité en Belgique ?

Il y a de nombreux acteurs à la suite de la libéralisation du secteur. Au départ, il y a les producteurs d’électricité (les gestionnaires de centrales nucléaires, de centrales au gaz, des gestionnaires de parc éoliens, de centrales hydro-électriques, etc.), les deux plus importants étant Electrabel et EDF-Luminus. C’est eux qui injectent l’électricité sur le réseau haute tension.

Elia est le gestionnaire du réseau de transport (GRT) de la haute et très haute tension. Il gère aussi l’interconnexion des réseaux avec nos pays voisins dans le cadre d’ENTSO (European Network of Transmission System Operators for Electricity). De gros clients industriels gros consommateurs d’électricité sont raccordés directement à la haute tension.

Ensuite il y a des gestionnaires de réseaux de distribution de moyenne et basse tension. Parmi les GRD, il y a par exemple Tecteo, ORES, Sibelga à Bruxelles, Eandis et Infrax en Flandres, etc. C’est eux qui acheminent l’électricité aux clients des fournisseurs (les PME, les particuliers, …).

Un nouvel acteur est apparu, et il est amené à jouer un rôle de plus en plus important : le prosumer, à la fois producteur et consommateur. C’est vous et moi, qui avons des panneaux photovoltaïques sur le toit, des groupements de citoyens qui se connectent à des éoliennes, … Ces micro-réseaux, ces micro-grids découplés du réseau (le grid), vont changer la donne radicalement dans les années qui viennent !

Comme l’électricité est devenue un marché, il y a une bourse où l’on vend et achète de l’électricité. En Belgique, cette bourse, c’est Belpex. Y sont actifs les acteurs du marché, les ARP (Access Responsible Party). Les fournisseurs ont l’obligation de pouvoir satisfaire à tout moment la charge liée à la consommation de leurs clients. Sur cette bourse, les fournisseurs achètent donc de l’électricité, ou en vendent si ils sont en surcapacité. Chaque jour vers 17h, Belpex fait le point. Elia évalue sur cette base les déséquilibres  potentiels entre consommation et production et procède, le cas échéant, à des ajustements (ponctionner dans les réserves, acheter aux pays voisins, modifier des plans de production,…).

En cas de déséquilibre chez un fournisseur, Elia peut le sanctionner de 4500 euros par MWh manquant. C’est une pénalité qui existe pour responsabiliser les acteurs et s’assurer qu’ils font tout ce qu’il faut pour équilibrer offre et demande. Mais si tout l’approvisionnement est déséquilibré, le marché devient tendu et le prix du MW/h sur Belpex peut aller jusqu’à 3000 euros maximum. Dans ce cas, pénalité et prix très haut mettront les acteurs du marché les plus fragiles en faillite. A la sortie du prochain hiver, on aura peut-être de mauvaises surprises…


Comments

Leave a comment

Blog at WordPress.com.